Tout sur la dissolution d’une SCI
Chaque actionnaire d’une SCI (société civile immobilière) a parfaitement le droit de demander de mettre fin aux activités de cette dernière. Pour cela, il faut lancer une procédure de dissolution-liquidation. Toutefois, les SCI n’étant pas des sociétés commerciales, la procédure de dissolution revêt quelques particularités. Voici les spécificités liées à la dissolution d’une société civile immobilière.
Quelles sont les formalités obligatoires pour dissoudre une SCI ?
La dissolution d’une SCI nécessite la réalisation de formalités administratives obligatoires, comme c’est le cas pour toutes les sociétés. Avant toute chose, il faut savoir que la décision de la dissolution de la SCI doit être prise au cours d’une assemblée générale. De plus, il est important que les statuts prévoient une majorité plus souple pour la dissolution de la société. Celle-ci doit être décidée par les associés, à l’unanimité.
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Une fois la dissolution décidée, le liquidateur doit aviser le greffe ou le CFE (centre de formalités des entreprises) de la décision. Il doit, à cet effet, présenter un certain nombre de documents. La SCI faisant l’objet d’une procédure de dissolution procède alors à la réalisation de ses comptes de clôture. Une fois cela fait, ils sont déposés auprès du greffe. Ce n’est qu’après cela que le greffe effectue la radiation de la SCI du RCS (registre du commerce et des sociétés). Il y a lieu de préciser que la fermeture d’une SCI comporte des coûts. En général, ceux-ci sont compris entre 500 et 600€.
Dans quels cas opter pour la dissolution d’une SCI ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer le recours à la procédure de dissolution d’une SCI. En général, les raisons sont au nombre de 8 et elles sont prévues par l’article 1844-7 du Code civil. Il convient de noter que ces raisons sont valables pour tout type de société. Elles sont donc parfaitement applicables dans le cas des SCI. Parmi les causes de dissolution, on peut notamment citer l’expiration de la durée pour laquelle la société a été constituée. On peut aussi évoquer la réalisation ou l’extinction de l’objet social.
L’expiration du délai d’existence de la société
Il faut savoir qu’une société civile immobilière peut avoir une durée limitée dans le temps. Ainsi, une fois son délai d’existence expiré, elle est automatiquement dissoute. La durée maximale d’une SCI est de 99 ans. Quand vient la date de fin qui doit nécessairement figurer dans les statuts de la société, celle-ci cesse donc d’exister. Cependant, il est possible de proroger la durée de vie de la société, par une décision prise par les associés en assemblée générale.
La réalisation ou l’extinction de l’objet social
Bien que très rare, il faut savoir que la dissolution d’une SCI pour cause de réalisation ou d’extinction de l’objet social demeure une possibilité. En général, les associés d’une SCI s’allient pour la réalisation d’une mission précise. Celle-ci est limitée dans le temps. Une fois la mission achevée, la société est dissoute. En ce qui concerne l’extinction de l’objet social, elle a lieu quand la mission de la SCI ne peut être poursuivie. Il est important que les causes soient indépendantes des associés.
La dissolution d’une SCI par la volonté des associés
Il s’agit de la dissolution de la SCI dont la procédure nécessite la prise d’une décision unanime au cours d’une assemblée générale. Le principe est simple : les associés décident tous ensemble de mettre fin aux activités de la société et de la dissoudre. Ce faisant, ils rompent le contrat de société. Cela s’appelle une dissolution à l’amiable. Le liquidateur de la SCI peut alors procéder aux opérations de liquidation. Il procédera à la réalisation de l’actif et à l’apurement du passif.
La dissolution judiciaire d’une SCI
Lorsqu’un litige survient entre les associés ou que l’un d’eux n’exécute pas ses obligations, cela peut entraîner une paralysie totale de la société. Si l’un de ces deux cas se présente, il y a lieu de saisir le tribunal compétent. Celui-ci peut prononcer la dissolution de la société pour des motifs justes. Tant que le fonctionnement de la société est entièrement paralysé, il est impossible de laisser partir un associé. Toutefois, la dissolution judiciaire peut aussi intervenir dans le cas où toutes les parts sont concentrées entre les mains d’un seul associé.
En effet, pour qu’une SCI puisse exister, il faut qu’il y ait au moins deux associés. Si toutes les parts se retrouvent entre les mains d’un associé unique (décès d’un associé, cession de parts sociales, etc.), alors la société sera dissoute. Toutefois, il faut savoir qu’il s’agit là d’hypothèses qui ne concernent pas les SAS et les SARL. En effet, celles-ci peuvent très bien se transformer en sociétés unipersonnelles. Cependant, il convient de préciser qu’il existe des cas exceptionnels où il est possible d’avoir une SCI ayant un associé unique.
L’annulation du contrat de société
Si la création d’une SCI ne respecte pas les dispositions légales, alors le contrat de société ainsi établi ne peut produire d’effets. La société est donc automatiquement dissoute. On parle de nullité du contrat de société. Pour rappel, la nullité peut être absolue ou relative. La société est également dissoute en cas de liquidation judiciaire. Celle-ci a lieu suite à des difficultés économiques dont la SCI ne peut se défaire. Par ailleurs, la dissolution de la société peut se réaliser selon des motifs définis par les statuts.
La dissolution d’une SCI dormante
Si une SCI est inactive pendant plus de deux ans, elle peut être radiée des RCS. Cette période d’inactivité entraîne la dissolution et la liquidation de la société. Il faut noter qu’il s’agit d’une procédure totalement différente de la mise en sommeil d’une société. Celle-ci entraîne une cessation temporaire de l’activité de la société. Dans le cas d’une mise en sommeil, la société qui a cessé ses activités pourra les reprendre après un certain temps.
Liquidation d’une SCI : quelles sont les conséquences ?
Établir les comptes de clôture d’une SCI permet de réaliser le bilan de liquidation de la société. Cela permet également de savoir si ce bilan s’est soldé par un déficit ou un excédent brut d’exploitation. Autrement dit, il s’agit de déterminer s’il y a un boni ou un mali de liquidation. En cas de boni, la SCI sera imposée de 2,5 %. Le boni sera ensuite partagé entre les associés. En cas de mali, il faut savoir que les associés ont une responsabilité illimitée. Ils devront donc rembourser les dettes de la société.
Le mali de liquidation sera également réparti entre les associés. La répartition se fait en fonction des parts de chaque associé. En ce qui concerne les biens de la SCI, il faut savoir qu’il existe plusieurs possibilités. Le liquidateur doit procéder à l’apurement du passif, en cas de dissolution. Ainsi, si la trésorerie de la société s’avère insuffisante, il est possible de procéder à la vente aux enchères de ses biens, jusqu’à ce que les créances puissent être remboursées. Une fois cela fait, s’il reste des actifs disponibles, ils seront partagés entre les associés (c’est le boni de liquidation).
Il est également possible que les biens reviennent aux associés qui les ont apportés en nature, lors de la constitution de la société. Toutefois, en cas de commun accord ou de clause spécifique, il est possible d’attribuer les biens de la société à un associé. Cependant, il faut que cette clause soit précisée dans les statuts de la SCI. Par ailleurs, il convient de noter qu’en cas d’impossibilité de trancher sur le sort des biens, il est possible de saisir le juge pour demander le partage.